L’année 1977 fut cruciale pour le destin de l’artiste irakien Taha Sabie, son passage dans la ville de Marrakech - où il était arrivé de nuit - a été un moment décisif de sa vie. C’était un passage éternel, un passage résidant. Marrakech était, à l’époque, à l'apogée de son austérité et de son don, ses souks qui regorgeaient de couleurs éblouissantes, d'arômes d'épices et de parfums, de vêtements anciens, de tapis en molleton et de bazars. Marrakech qui devint un rêve pour l’enfant.
Taha a une tendance instinctive à commémorer l'enfance : Son enfance et celle des autres. Il travaille, tout le temps, avec les enfants, en tant qu’enseignant et peintre, il aime leur transmettre ses expériences, en leur apprenant l'anglais et le dessin.
Si Picasso avait répondu à la femme qui lui avait dit que ses dessins étaient semblables aux dessins d'enfants, lui disant qu'il avait travaillé toute sa vie pour dessiner, finalement, comme des enfants, cette réponse profonde, Taha l'a réalisée dans certaines de ses peintures inspirées du poème de Bukowski "L'amour est un chien en enfer"; Taha, a dessiné les chiens comme les enfants l'auraient fait, ainsi, l'enseignant s’est transformé en apprenant.
Le peintre a dessiné le chien à l’instar de ses enfants qui l'ont tous dessiné avec une bouche ouverte. Le pouvoir des tableaux de cette exposition provient du concept du jeu, de la détente et de la quête du regard enfantin à l’égard des choses ; un regard caractérisé par l’innocence, la tranquillité et la découverte du monde comme s'il était généré pour la première fois, devant un œil clair, avec une page blanche ou ce monde se grave lors de sa découverte. Et cela se manifeste dans le fait qu'il n'y a pas de répétition.